[AVIS CINEMA] - #24 - BIRDMAN : une expérience cinématographique à ne pas manquer !

BIRDMAN - Comédie, Drame - Sortie le 25 Février 2015 - 01h59 -  Avec :  Michael Keaton, Emma Stone, Naomi Watts, Zach Galifianakis, Edward Norton, 

** SYNOPSIS ** À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir...


Nommé 28 fois pendant la période des Awards Shows et lauréat de 13 prix, dont le très convoité Oscar du meilleur filmBIRDMAN arrive enfin sur nos écrans !

L'intrigue du film est assez simple: un acteur has-been voit sa vie s'écrouler sous le poids de sa prétention sur les front personnels et professionnels la veille de son possible come-back. Le film reflète quelque peu la prétention de son personnage principal, mais est abordé avec tant de brio qu'il reflète un art presque parfait. C'est la version masculine de la crise de la cinquantaine abordée dans Ève (1950, de Joseph L. Mankiewicz).

Alejandro G. Iñárritu (Biutiful) filme en continu presque la totalité de BIRDMAN et donne l'impression qu'il s'agit d'une seule longue prise. On se sent prisonniers du théâtre, engloutis dans une tension atmosphérique constante. Il ne dramatise pas ses personnages à outrance comme c'était le cas dans ses films précédents. Au lieu d'être victimisés par les circonstances qui les entourent, ils sont joliment peints comme des hommes qui doivent faire face à eux même ainsi qu'à leurs choix, tout en offrant le bon dosage d'instants attendrissants et attachants. Il présente le monde du théâtre comme le royaume de l'intimité du spectacle. Il le met également en opposition avec le tout puissant Hollywood, glissant quelques noms bankable du show business comme Robert Downey Jr ou encore Jeremy Renner, provoquant souvent le rire.

Le film est une mise en abîme de la vie de son interprète principal : Michael Keaton (Batman). Il incarne Riggan Thompson, un acteur qui, au début des années 90, était une star hollywoodienne planète-terre suite à l'immense succès des films de la saga Birdman, adaptations cinématographiques de comic-books. Il a des difficultés à retrouver la carrière qu'il avait et qu'il pense mériter après avoir quitté la franchise qui l'avait propulsé sous le feu des projecteurs. Sur papier, il s'agit d'une blague facile : Michael Keaton a été Batman et n'a jamais réussi à retrouver sa popularité après avoir raccroché le costume de l'homme chauve-souris. Cependant, son interprétation de ce qui aurait pu être une simple copie de l'art imitant la réalité est stupéfiante. Malgré son intention d'être une satire du show-business, il arrive à rendre les anxiétés de Riggan très sérieuses. 

Edward Norton (Fight Club) campe le rôle de Mike Shiner, un acteur de théâtre qui ne jure que par l'art, le vrai, et qui démoli verbalement Hollywood et les "faux artistes" du cinéma. Il y également une comparaison à la réalité dans son personnage, puisqu'il représente l'idée générale que le public se représente de Norton. L'ironie du film veut qu'il prenne aussi les traits de ce qu'un acteur hollywoodien capricieux représente dans les esprits des spectateurs. Il est tout simplement bluffant. On retrouve Emma Stone (Zombieland) dans le rôle de Sam Thompsons, la fille de Riggan. Elle dégage une intensité impressionnante en incarnant une jeune femme sortant de cure de désintoxication et qui se veut blasée de la vie qu'elle mène tout en montrant une grande fragilité. Elle décroche d'ailleurs sa première nomination aux prestigieux Oscars.

Zach Galifianakis (Very Bad Trip) est la voix de raison qui fait en sorte que les personnages gardent les pieds sur terre (et nous aussi par la même occasion). Il joue Jake, le producteur et meilleur ami de Riggan. C'est une excellente surprise et il assume ce rôle à contre emploi brillamment. Iñárritu a toujours aimé aborder un angle dramatique dans ses films et n'avait jamais opté pour une bande originale minimaliste. Il surprend en choisissant comme thème constant des solos de tambours et la musique habille très bien le long-métrage.

BIRDMAN est une réussite ! C'est du grand cinéma dans une critique poétique et satirique du monde qu'il représente. Il a conquis les Oscars et le public américain, et ne manquera pas de nous conquérir nous aussi !

NOTE DU BLOG :


1 commentaire:

  1. C'est un plan séquence unique ! Je suis d'accord pour 3 oscars sur 4. Acteurs au diapason, effets spéciaux bluffants, assez original, très bon film

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