(AVIS-CINEMA) MON ROI : la nouvelle claque da Maïwenn !


► MON ROI

► Drame, Romance

► Sortie le 21 Octobre
► Durée : 02h04

► Avec : Emmanuelle Bercot, Vincent Cassel, Louis Garrel, Isild Le Besco
► Distributeur : STUDIOCANAL

► Distinction(s) : Prix d'Interprétation Féminine (ex-aequo avec Rooney Mara) pour Emmanuelle Bercot dans le rôle de Tony.


Et voilà ! Quatre ans après son fabuleux Polisse (mon numéro 1 de l'année 2011), Maïwenn est de retour avec Mon Roi, un film présenté au dernier Festival de Cannes qui mêle drame et romance en nous racontant l'histoire d'un couple.


NOTE DU BLOG : 



Mon Roi commence sur une douleur, une blessure. En effet, Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. En pleine séance avec sa kinésithérapeute, elle verbalise sa douleur. Pourquoi et comment en est elle arrivée là ? Sa blessure au genou n'est qu'une interprétation de la rupture. De sa vie, d'autrefois, de son couple. Le mot genou, ici comparé au ''Je-Nous'' du couple prend tout son sens. Maïwenn nous invite à découvrir le début, le pendant et l'après de ce couple. Le bonheur, la tristesse, la joie, la peine, le mal, la souffrance, l'euphorie, la solitude, le mensonge, l'amour, la vie... 

La rencontre de Tony et Georgio a lieu en boite de nuit et on est tout de suite fascinés par ces personnages. On les sent différents mais tellement complémentaires. On sait que l'on va assister à leur relation et à quelque chose de grand. Mais putain je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi fou. Lui c'est Georgio, le mec très mec, cuisinier de renom et sûr de lui, grande gueule, macho mais tellement enivrant et attirant. Vincent Cassel a un charisme de folie ! On cerne tout de suite son personnage. Il fascine, charme, repousse, bouleverse, énerve. Et oui rien que ça ! Elle, c'est Tony, avocate en devenir. Une femme plutôt posée mais qui aime vivre. Elle est simple, naturelle, touchante, naïve, faible, hystérique, forte. Emmanuelle Bercot est d'une justesse et brille de mille feux dans ce rôle qui lui a valu le Prix d'Interprétation Féminine à Cannes et c'est amplement mérité. On assise à une rencontre fun et à laquelle on peut s'identifier tant ça sonne juste. Comme tout le reste du long-métrage d'ailleurs.


S'en suit alors une histoire. Et quelle histoire ! Tony est en pleine convalescence et on va la suivre durant son rétablissement mais également avec ces flash-backs qui vont nous montrer à quel point l'amour est fort. On vit avec ce tandem, son premier baiser, ses joies, ses peines. Et tout est si juste et vrai que ça en est bluffant. C'est ça le cinéma ! Une mise en scène incroyable et deux acteurs charismatiques et honnêtes. La passion amoureuse entre Tony et Georgio crève les yeux. Ils ne cesseront jamais de s'aimer et c'est d'ailleurs ce que le personnage d'Emmanuelle Bercot nous rappelle au travers d'une scène de conversation téléphonique avec son fils.

Maïwenn a voulu montrer ici l'engrenage infernal de l'histoire. Elle ne cherche en aucun cas à accuser les hommes ou à mettre les femmes en position de victimes. Ici il n'y a pas de victime et il n'y a pas de bourreau. Il y a deux coupables comme l'a dit Emmanuelle Bercot en interview. Quand l'amour est fusionnel et passionnel comme ça, on peut le comparer à de la drogue. A fortes doses ça devient vite nocif et malsain. Oui, certains verront  en Tony une victime ou en Georgio un pervers narcissique, roi des connards. Mais c'est tellement plus que ça ! C'est un tandem, un duo. Il en faut forcément un pour faire fonctionner l'autre. Elle veut emménager avec lui, il veut deux appartements pour ''pouvoir souffler''. Elle veut fêter Noël en famille, Monsieur veut voyager... C'est toujours comme ça. Elle aspire à une vie tranquille et bien tracée, mais lui refuse de délaisser son passé. Il a besoin de vivre une vie à mille à l'heure, remplie de virages et en montagnes russes. Pas de lignes droites. Et au bout d'un moment ça pète ! On vit avec ce long-métrage des petites pépites de vie qui touchent et bouleversent. Attention, ne pensez pas qu'à la déprime. Maïwenn fait partie de ces rares personnes qui arrive à nous raconter une putain d"histoire qui prend au tripes en alternant comédie et drame. Du rire, des larmes et c'est toujours bien pensé, vous verrez. C'est pourquoi je relève la performance du ténébreux Louis Garrel qui dans son second rôle de frère avenant est hilarant. Une facette que l'on ne connaissait pas chez l'acteur et qui donne envie d'en découvrir plus. 

Habillé par des scènes puissantes et des dialogues percutants, Mon Roi est un véritable coup de coeur, un tourbillon émotionnel porté par deux performances mémorables. Une vraie claque cinématographique qui fait mal et bouleverse. Vivement les Césars !

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