[AVIS CINEMA] - #23 - RÉALITÉ : de l'étrange servi sur un plateau d'humour.

RÉALITÉ - Comédie Dramatique - Sortie le 18 Février 2015 - 01h27 -  Avec : Alain Chabat, Elodie Bouchez, Jonathan Lambert, Kyla Kenedy

** SYNOPSIS ** Jason Tantra, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marshall, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48 heures pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma…

Quentin Dupieux (Steak) a un univers cinématographique très particulier. Il est difficile, voire même parfois impossible de s'y identifier. Il ne sort pas de ses sentiers bien à lui et livre une fois de plus pour son cinquième long métrage.

L'intrigue se passe à Los Angeles. La ville et son étendue prend même la place d'un personnage sauvage à part entière. C'est d'ailleurs la première surprise lorsque le film démarre : la plupart des dialogues sont en anglais et Dupieux utilise beaucoup d'acteurs américains tels que Eric Wareheim (Tim & Eric) et Jon Heder (Napoléon Dynamite).

Alain Chabat (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) est farfelu au possible ! Ses multiples tentatives pour trouver le gémissement parfait sont hilarantes. Il arrive à combiner performance comique et dramatique. Elodie Bouchez incarne le personnage qui nous ramène légèrement à la réalité. Elle nous donne l'impression, le temps de quelques scènes, d'être de nouveau très sains d'esprit. Cependant, c'est Jonathan Lambert, dans le rôle du producteur totalement décalé qui assure la plus belle prestation comique du film !

Il s'agit surtout d'une comédie barrée à l'esthétique particulièrement agréable. Dupieux a une très belle manière de filmer et de capturer la ville de Los Angles et ses acteurs. Il nous offre également du gore exagéré comme on en retrouverait dans une série B. Ces clins d’œil à aux films d'horreur cultes s'ancrent très bien dans le récit.

Plusieurs histoires différentes se croisent pour former une seule et même intrigue. Attention, il ne faut pas rater le carrefour, au risque de ne plus se retrouver par la suite. Il y a comme un côté très "Inception" avec la touche française farfelue propre à l'esprit onirique de son réalisateur. Il arrive à mettre en place une mise en abîme du monde du cinéma et raconte l'histoire d'un cauchemar démarré en rêve sur les chapeaux de roues. Tout se confond : la réalité, le monde des rêves et la fiction d'une absurdité complètement décalée.

Le tout est assez bien coordonné, même si on se perd dans la boucle temporelle aux multiples virages, on ne sent pas notre cerveau lâcher prise.

Lorsque le générique de fin pointe le bout de son nez, on est pas sûrs d'avoir tout compris, mais on aura beaucoup ri ! C'est un style très particulier qui ne passionnera pas tout le monde, mais qui mérite le détour.

NOTE DU BLOG :